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La reculade sur le climat, un signe de la pression du populisme

Au milieu de l’année 2023, les organisations non gouvernementales (ONG) et les associations de défense de l’environnement pressent Emmanuel Macron de prendre la parole. Le secrétariat général à la planification écologique a tracé les trajectoires de baisse des émissions de gaz à effet de serre jusqu’en 2030.
Le chef de l’Etat ne devrait-il pas dessiner le chemin et indiquer aux Français les efforts à faire ? Plusieurs de ses proches justifient alors son silence en invitant à regarder de l’autre côté du Rhin. En Allemagne, le gouvernement est bousculé par l’extrême droite : l’AfD attise la colère contre le projet d’interdiction des chaudières à gaz et à fioul, une réforme édulcorée puis finalement reportée. Chez les macronistes, le souvenir de la crise des « gilets jaunes », qui a éclaté à l’automne 2018 à cause d’une taxe carbone mal expliquée, est encore très présent. A la rentrée, ils observent attentivement Marine Le Pen roder son discours contre l’écologie dite « punitive ».
Le 25 septembre 2023, le président de la République prend finalement la parole pour décrire sa vision d’une « écologie à la française » sans contrainte. « Nous avons décidé d’encourager nos compatriotes, sans interdiction, mais en les incitant à changer plus vite », déclare-t-il. Cette analyse a été reprise à l’identique par Gabriel Attal lors de la présentation du plan de transformation écologique de l’Etat, le 28 mars. « Beaucoup ont cru que la transition écologique devait nécessairement passer par le “tout contrainte”. Que si ça ne faisait pas mal, c’était inutile, c’était futile. Depuis 2017, nous prouvons le contraire », affirme le premier ministre.
Pour expliquer cette tonalité très différente de celle des scientifiques, les entourages des dirigeants français évoquent à chaque fois le contexte politique et la montée du populisme. Sans être au pouvoir à l’échelon national, mais forte de bons sondages, l’extrême droite influence déjà les discours, justifie les silences, l’inaction et, parfois, les reculs en matière environnementale.
Lors de la crise agricole de février, round d’échauffement avant les élections européennes, alors que les partis populistes européens soutenaient les blocages des tracteurs en tempêtant contre les « normes imposées par Bruxelles », le gouvernement français a promis de tout simplifier, a affaibli le plan Ecophyto et écarté les associations écologistes des discussions. Puis, à Bruxelles, le Green Deal, un ensemble de textes visant à baisser les émissions de gaz à effet de serre et qui englobe aussi des objectifs de protection de l’environnement et de la santé, est soudain devenu un fardeau.
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